Recueil

Récemment, je me sens épuisée, agressée.

Du coup, j'ai encore plus envie de me refermer. Juste envie de hurler à m'en casser la voix, à m'époumoner, de couper le téléphone, internet. Je suis lasse des messages de pseudo-support venant d'hypocrites notoires.

Je veux juste qu'on me foute la paix.

Il me paraît évident qu'ils cherchent juste à faire leur B.A du jour, afin de pouvoir mieux s'endormir le soir. Je n'ai besoin de pitié de personne. D'ailleurs, j'ai depuis toujours détesté ce mot : « pitié ». Pour moi, il n'évoque que condescendance.

Je n'arrive pas à dormir, et alors ?

Je me pose un milliard de questions, mon cerveau tourne en rond. Alors que je ne peux même pas faire les cent pas dans mon appartement, alors que je n'ai même pas le droit de m'enfuir au loin.

Putain de confinement !

J'ai certes perdus deux êtres d'une certaine importance en un cours laps de temps. Je ne ressens pas le besoin d'en parler, je ne souhaite pas m'étaler sur ce sujet.

Quand bien même je me fracasserai au sol, je saurai me relever. Comme je l'ai toujours fait.

Après tout, ces gens ne me parlaient jamais, m'avaient oublié. Étrangement, ils savent toujours comment me mettre en rogne. J'aurai cru que certains auraient appris avec le temps.

Quelle naïve je fais !

J'ai un autre cruel défaut : ma mémoire. Il m'arrive d'être assez souvent tête en l'air, mais lorsqu'il s'agit de choses que je juge importante, elle ne me fait jamais défaut. Si je peux être nostalgique, je suis aussi rancunière.

Et ma colère ne connaît de limites.

Je sais pertinemment que seul le temps m'apportera les réponses que je recherche. Je sais ce dont j'ai besoin. Ce ne sont ni les messages d'encouragement, ni les coups de fil qui ne mènent à rien, ni même de retrouver des gens que je jugeais insignifiants. Tellement on avait peu d'atomes crochus, tellement j'avais l'impression qu'on ne vivait pas sur la même planète.

Je veux juste mettre de la musique, me laisser porter par la mélodie, peut-être chanter ou bien danser... mais surtout rejoindre ma petite bulle où je peux me recueillir.