Narrative suite

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Mais il est des personnes qui aiment me sortir de mon mutisme.

Cela peut m'agacer au premier abord, mais après, je prends grand plaisir à converser avec eux. Apple fait partie de ceux qui sentent ça, et elle vient fréquemment vers moi durant ces périodes, tout comme Nix finalement. À croire qu'avec le temps, ils ont su comment aborder l'alien que je suis.

Bizarrement, tous deux m'ont confié que si jamais je venais à changer, ils ne pourraient plus m'aimer.

Tout le monde change, c'est inévitable.

Le temps fait son travail consciencieusement. Mais ce n'est pas ce genre de changements dont ils parlaient. Il fut un temps où je pensais que seul mon petit papa m'aimerait pour celle que je suis, que seul lui pouvait appréhender certains aspects de ma personnalité. J'aurais dû lui dire à quel point il avait raison.

J'ai beau être parfois muette, je ne suis pas aveugle pour autant.

Lorsque l'on est trahi par les personnes les plus proches de soi, on ne donne plus sa confiance facilement. Je reste loin des flammes, ainsi je ne me brûle pas, loin de moi de devenir tel un papillon de nuit grillé sur une ampoule. Malgré tout, même si je ne laisse que quelques ouvertures, ces deux là ont su s'y faufiler pour faire partie de ma vie.

Étrangement, je ne peste même plus lorsqu'ils me sortent de mon mutisme.

Au contraire, parfois cela m'amuse même. Je ne suis plus fermée, je n'ai pas besoin de leur expliquer ce qui me passe par la tête, parce que tout ce bordel qui l'enfume est remplacé par des bêtises qui me font rire à gorge déployée, des bêtises qui font fuir tout ce brouhaha qui avait dérobé ma parole.