Si je souffre, je me tais. Si je suis en colère, je me tais. Si je suis tourmentée, froissée, désappointée, occupée ; ou bien, si je n'ai tout simplement rien à dire, je me tais.
Le mutisme est récurrent, parfois réconfortant, si plus un mot ne sort de ma bouche, alors personne ne me remarquera. Je n'aurai rien à expliquer, je n'aurai pas à me dédouaner, je ferai ce que j'ai à faire, et je resterai dans mon univers.
Je pourrais m'adonner à ce que j'aime sans avoir à me justifier, je pourrais me focaliser sur les tâches qui m'incombent sans avoir à me soucier de tout ce qui m'entoure. Sur un air de musique m'entraînant de plus en plus loin du fracas citadin, je me laisserais aller à narrer ce que je n'arrive à verbaliser.
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