Held too close

Enfant, en public, ma mère clamait souvent qu'elle m'aimait. Seulement, en privé, je n'avais pas droit au même discours. Étrangement, ce qu'elle ressentait, si tenté que cela s'apparente à de l'amour, je le rejetais.

Ce truc abstrait, informe, toxique, je préférais m'en garder.

Au fur et à mesure que le temps passait, je me demandais pourquoi tout le monde en parlait, pourquoi tout le monde lui donnait certaines vertus, et finalement, ne pouvait s'en passer. Dans les contes et les mythes, cela pouvait être tragique tel fut le cas de Tristan et Yseult, ou bien superficiel comme dans Blanche-neige. Tout cela me laissait perplexe.

Moi, petite alien, je me souviens m'être demandée si aimer quelqu'un était comme aimer une glace à la pistache.

En grandissant, les gens avec qui je flirtais, disaient aussi qu'ils m'aimaient, mais à mes oreilles, cela sonnait toujours faux. J'avais l'impression d'entendre les mêmes mots que ma mère prononçait devant qui voulait bien l'entendre. Et moi, j'entendais : je veux te posséder, je veux t'utiliser, je veux te monopoliser...et je me retrouvais à penser que tout le monde galvaudait ces trois petits mots. Et puis, de toutes façons, ils ne me connaissaient même pas, donc pour moi, c'était totalement inconcevable.

Jusqu'au jour où j'ai perdu un être que j'aimais plus que de raison.

Jamais je n'avais été capable de prononcer ces maudits mots, et amèrement, le regrettais. J'avais eu peur de faire comme tous ceux qui appréciaient les jeter dans le vent, pensant aussi, que pour ça, j'avais tout le temps. Or, parfois, ces mots se retrouvent être cruciaux. Ceux que j'étouffais, que je refoulais, j'aurais voulu les lui hurler, mais jamais plus, ils n'auraient pu l'atteindre. Si, même lui, qui me connaissait comme sa poche, n'avait pu m'aimer, alors personne n'en aurait été capable.

Or je me trompais.

Lui et moi, n'étions que deux âmes en peine, lancées dans une avide quête aveugle de ce qui aurait pu les réparer. J'ai appris qu'il y avait différentes façons d'aimer, différentes intensités, chacun a sa propre vision, sa propre façon de ressentir. J'ai depuis toujours eu un mal fou à comprendre mes émotions, à pouvoir les nommer, relativiser, et c'est là que Nix est intervenu. À partir d'un certain âge, je n'ai plus été capable de verser une larme, il est celui avec lequel je ne me sens pas faible de le faire. Il pose des mots là où j'en suis incapable, il comprend ce qui dépasse mon entendement. Quand bien même, certains jours, je me déteste, il me regarde toujours de la même façon.

C'est finalement, toujours entre ses mains de géant que je me retrouve à me sentir le mieux.

 

 

Quelques mots sur mon sponsor

L’animation que j’ai utilisé pour ma photo vient du Hud Hug & Kiss de Warm Animation. Je peux vous assurer que c’est le meilleur que j’ai pu tester sur le marché jusqu’alors. Les animations sont fluides, tendres, sexy et puis il est très facile d’utilisation. Vous pourrez trouver le hud chez Warm Animation.

 

 

 

 

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