Rise
Pour tout vous dire, j'ai vu la violence, je l'ai même vécu. Ce n'était pas les coups d'un conjoint mais autant appeler un chat, un chat.
Aujourd'hui, même si les souvenirs s'en trouvent toujours douloureux, il n'empêche que je regarde les événements passés différemment.
Une personne qui n'a pas été confronté à ce genre de quotidien, ne peut pas savoir ce que c'est que de ne pas vouloir rentrer chez soi, d'être forcée de vivre dans la terreur. Cette frayeur qui vous prend aux tripes à chaque fois que vous sentez la présence de quelqu'un dans votre dos. Que vous vous mettez à trembler dès qu'une main s'élève devant vous, même si c'est pour vous caresser la tête. Que les cliquetis de la serrure de la porte vous fait sursauter et vous tétanise. Que vous vous sentez honteux, fautifs, que vous ne méritez pas l'amour de votre persécuteur.
Mais quel genre d'amour vous pousse à détruire un être cher ?
Vous avez beau trouver toutes les excuses à votre agresseur, toujours est-il qu'il ne vous aime pas ! La nature déteste le vide, et c'est parce que c'est ainsi, que notre cerveau tente de nous convaincre qu'il existe fatalement une raison, une explication rationnelle à la situation. Hors ce genre de comportement est lié à une dissonance cognitive. En effet, nous sommes victimes mais aussi acteurs. Même si c'est fait inconsciemment, nous ne devons aucunement prendre la défense de quelqu'un qui nous opprime, lui trouver des excuses là où il n'y a pas lieu d'être. Si, en tant que victimes, nous avons un tort, c'est bien celui-ci. Si nous devons être désolés pour quelqu'un, alors soyons-le pour nous-mêmes.
Dépasser ce statut de victime est la clé de la guérison.
En parler pour commencer, car cela nous soulage, car poser des mots sur nos maux nous aide à mieux appréhender la situation. Le silence n'a que trop duré ! Ensuite dénoncer, car nous avons souffert, nous ne voulons pas que cela arrive à d'autres. La peur a hanté notre quotidien et il est grand temps qu'elle change de camps. Enfin, agir, nous avons les ressources pour partir, pour changer le cours des événements. Brisons ces maudites chaînes ! Le dernier point, et non des moindres, se reconstruire. Regonfler cet ego qui nous avait fait défaut. NON ! Nous ne sommes pas des moins que rien, nous méritons mieux que des coups. Nous ne sommes pas un défouloir, nous ne sommes pas le pâle reflet que nous voyions à travers le spectre de notre vision biaisée.
Ayons foi en nous, et renaissons sous un nouveau jour.
Il y a un idiome qui dit : On n'a qu'une vie... Je remplacerai cela par : Tout le monde meurt un jour, alors profitons de chaque instant que nous offre la vie.
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