Si seulement j'avais la foi

Que faire ...

Que faire lorsqu'on perd une personne qui vous était précieuse ? Que faire lorsque vos sentiments étaient si profondément ancrés que vous avez l'impression que votre âme se retrouve déchirée et que vous sentez que vous avez perdu un morceau de celle-ci ? Comme si la personne chérie l'avait emportée avec elle. On en vient à la conclusion que le vide créé par cette perte incommensurable ne sera jamais comblé.

Il n'existe pas de remède miracle.

Malheureusement, on en passe tous par là, nous sommes tous égaux pour cela. Toutefois, là où une solution peut fonctionner chez l'un, elle ne sera pas appropriée pour un autre. La manière dont nous vivons nous ait propre, notre perception, nos émotions...même si il y a un tronc commun, même si factuellement, nous vivons une situation identique, nous abordons tous différemment le deuil.

Je ne suis pas un exemple à suivre, et loin de là.

J'ai compartimenté mes émotions, les ai enfermé dans une boîte, et ai vécu comme un automate. Autant vous dire que cela n'a duré qu'un temps. Lorsque, finalement, la boîte s'est ouverte, et pour je ne sais quelle raison ; c'est comme si j'avais ouvert celle de Pandore. Je me suis retrouvée avec toutes les calamités qui se déversaient sans pouvoir rien y faire. Tout ce que j'avais  rejeté jusqu'alors, s'est retourné contre moi. Cela a fait l'effet boomerang!

Le pire dans mon cas, c'est que je me suis retrouvée à faire mon deuil en décalage.

Je me suis alors sentie misérable, pitoyable, pathétique...tellement minable. La seule chose que je puisse affirmer, c'est que le temps aide à accepter. C'est toujours plus facile à dire ! On n'oublie jamais, on apprend juste à vivre avec. La tristesse, la colère...tout cela s'atténue avec le temps. Le manque, en revanche, je ne connais pas de solution. J'ai retrouvé des personnes avec qui j'étais proche de par le passé, nous nous étions éloignés, nous ne supportions plus de nous regarder, de vivre ensemble comme nous le faisions, le simple fait de se côtoyer nous arrachait le cœur.

Perdre la personne qui faisait office de ciment entre nous, nous a tout simplement désolidariser.

Après une décennie, nous avons tous changés, nous avons pris des routes différentes, nous ne vivons plus comme nous le faisions de par le passé...Et finalement, nous en avions presque oubliés que nous nous aimions. Depuis quand sommes-nous devenus des étrangers ? Depuis quand sommes-nous si gênés entre nous ? Je pense que nous avions pris pour argent comptant ce que nous avions, que nous en avons oublié ce qui nous unissait.

Étrangement, parler de notre passé commun, même si nous en avions les larmes aux yeux, nous a fait un bien fou.

Nous aurions presque le même désir de reconstruire ce que nous avions perdu. De refaire des souvenirs que nous pourrions conter plus tard, finalement, combler ce vide qui nous avait séparé. Depuis quand formions-nous une fratrie déjà ? Depuis quand sommes-nous si tactiles ? Jamais je n'aurai pensé que nous nous serions si éloignés, au point de vivre les uns prés des autres, mais de ne jamais prendre le temps de se voir. Toutefois, c'est terrifiant, de reconstruire sur un champs de ruines !

La douleur, notre sentiment de ne pouvoir surmonter cette perte nous a séparé.

Même si on ne peut quantifier la douleur ressentie par chacun d'entre nous, et puis il est vain de le faire; même si c'est incomparable, les dégâts restent les mêmes. Après tout, nous portons tous les mêmes stigmates, là où par le passé nous étions unis par une connexion avec une personne; aujourd'hui, c'est cette même souffrance, celle qui nous a éloigné, qui nous réunit.

N'est-ce pas ironique ?

Je dis souvent que la vie est synonyme d'ironie. Elle nous fait perdre pied, nous challenge, nous chamboule, nous ballote sur un océan inconnu, et nous apprenons à naviguer tant bien que mal. On ne comprend pas toujours le sens des choses, on ne peut appréhender toutes les déconvenues. La vie est injuste, une vraie peau de vache; mais aussi d'une fragilité déconcertante, elle est si précieuse.

Parfois j'en viens à me dire qu'il aurait été tellement plus simple d'avoir la foi; de ce fait, je n'aurai eu qu'à prier, me recueillir auprès de dieu; au lieu de simplement me torturer avec des questions existentielles, et d'espérer.

 

 

PS : Je te laisse ce témoignage, je pense que tu te reconnaîtras si tu me lis. Sache que je serai toujours là pour toi, tu ne seras jamais seule. Avec amour.

What to do ...

What to do when you lose someone you love? What to do when your feelings were so deeply ingrained that you feel like your soul is left torn apart and you feel like you've lost a piece of it? As if the loved one had taken it with him. We come to the conclusion that the void created by this immeasurable loss will never be filled.

There is no such thing as a miracle cure.

Unfortunately, we all go through this, we are all equal for that. However, where a solution may work for one, it will not be appropriate for another. The way we live is unique to us, our perception, our emotions ... even if there is a common core, even if factually, we live in an identical situation, we all approach mourning differently.

I am far from being an example to follow.

I compartmentalized my emotions, locked them in a box, and lived like an automaton. I might as well say that it only lasted a while. When, finally, the box opened, and for some unknown reason; it was as if I had opened Pandora's box. I found myself with all the calamities that were pouring out without being able to do anything about it. Everything I had rejected until then turned out to be against me. It had the boomerang effect!

The worst part in my case is that I found myself grieving out of time.

I then felt miserable, pityable, pathetic ... so worthless. The only thing I can say is that time helps to accept. It's always easier to say! We never forget, we just learn to live with it. Sadness, anger ... all of this subsides over time. The lack, on the other hand, I still do not know of a solution. I found people with whom I was close to in the past, we had moved away, we could no longer bear to look at each other, to live together as we did, the simple fact of being around each other tore our hearts out.

Losing the person who served as the glue between us, quite simply dissociated us.

After a decade, we've all changed, we've taken different roads, we don't live like we did in the past ... And finally, we almost forgot that we love each other. Since when did we become strangers ? Since when have we been so embarrassed among ourselves ? I think we took what we had for granted, that we forgot what united us.

Strangely, talking about our common past, even if we were teary eyes, did us a lot of good.

We would have almost the same desire to rebuild what we had lost. To remake memories that we could relate later, finally, to fill this void that had separated us. Since when did we already form siblings? Since when have we been so tactile? I never thought we would have grown so far apart, to the point of living close to each other, but never taking the time to see each other. However, it is terrifying to rebuild on a field of ruins!

The pain, our feeling of not being able to overcome this loss has separated us.

Even if we cannot quantify the pain felt by each of us, and it is futile to do so; even if it is incomparable, the damage remains the same. After all, we all carry the same stigmatas where in the past we were united by connection with one person; today, it is this same suffering, the one that has taken us away, that brings us together.

Isn't that ironic?

I often say that life is a synonym of irony. It makes us lose our footing, challenges us, upsets us, tosses us on an unknown ocean, and we learn to navigate as best we can. We do not always understand the meaning of things, we cannot prevent all the disappointments. Life is unfair, a real bitch; but also of a disconcerting fragility, it is so precious.

Sometimes I come to say to myself that it would have been so much easier to have faith; I would have only had to pray, to recollect myself to God; instead of just torturing myself with existential questions, and hoping.

 

 

 

PS: I leave you this testimony, I think you will recognize yourself if you read me. Know that I will always be there for you, you will never be alone. Love.

 

 

 

 

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