Il y a quelques temps, j'ai dit aimer le jazz, et l'on m'a rétorqué que c'était de la musique de vieux. Qu'en aurait-il été si j'avais clamé aimer le classique alors ? À force de progressisme, les gens ont la fâcheuse tendance d'oublier que notre petit confort au quotidien est lié à nos « vieux ». Ceux qui sont méprisés, ceux qui sont jetés dans des hospices, ceux qui finissent ostracisés par leurs proches. Je comprends le principe de rébellion, je comprends aussi certains clivages dans les familles.
Toutefois, il est des choses qui sont intemporelles.
Le concept de beauté répond à certaines modes qui finalement ne sont qu’éphémères, pour ne laisser place qu'à l'essentiel lié à certaines règles immuables. Je pourrai passer un certain temps à les énumérer, mais ce serait très honnêtement fastidieux. J'ai réfléchi à la question, j'ai passé en revue ce que l'on m'a appris, et je me suis dit qu'en fait le problème ne venait pas de là, mais plutôt d'un conflit intergénérationnel.
En effet, la personne qui m'a fait cette remarque est très progressiste, à fond dans la bien-pensance, et totalement contre nos anciennes générations.
Que dire ? Je suis peut-être un poil plus vieille que lui, mais je ne suis pas aveugle, ni sourde et encore moins muette. Je ne partage clairement pas sa vision. Contrairement à ceux qui ne voit en nos générations passées que du négatif, j'éprouve un grand respect pour ceux qui m'ont élevé. En faisant le deuil de ma mère, je me suis mise à passer en revue quasiment toute ma vie, cherchant ce qui a défini celle que je suis, cherchant des réponses, seulement j'ai été déçue.
Les réponses qu'il me fallait, je les avais toujours eu sous les yeux.
Un enfant, c'est comme de la terre glaise, on les modèle, on les sculpte, on leur donne forme, et parfois on les détruit d'un revers de la main. Ma mère m'avait laissé comme une coquille vide, je n'étais plus qu'un animal sauvage, incapable de voir le monde comme les autres bambins de mon âge. J'avais des problèmes de lecture, je le cachais, je voulais continuer d'apprendre par moi-même, je ne voulais compter sur personne, alors même que je n'avais pas encore tombé mes premières dents de lait.
Mais un stupide pari, entre enfants tout aussi stupides, m'a mené à changer.
On m'avait dit que je ne serai pas capable d’attraper à pleine main une rose et la tenir de toutes mes forces. Je l'ai fait ! La main ensanglantée, la mâchoire serrée, le regard acéré, je ne comptais pas la lâcher. Jusqu'à ce que je me prenne une bonne claque derrière la tête. La mémé chez laquelle on était entré, venait de me prendre en plein flagrant délit. Non seulement je lui avais arraché une fleur à son précieux rosier mais en plus je la défiais du regard. Elle m'attrapa par le bras, me traînant jusque dans sa maison pour me désinfecter la main.
« J'en ai vu des enfants débiles défiler ! Mais alors un aussi étrange, c'est une première ! Tu pourrais au moins pleurer ! » qu'elle me dît.
Je la connaissais depuis un moment, sa réputation n'était plus à faire, elle avait cette attitude toujours fière, une démarche assurée, un certain franc parler, un sens de la répartie inégalé, un esprit vif et brillant, une grande culture, et malgré un certain regard critique pour les humains, elle était une grande humaniste. Tout cela, il m'a fallu du temps pour le découvrir, c'était une femme assez insaisissable. Surtout pour la gamine que j'étais.
« Le véritable voyage, ce n'est pas de parcourir le désert ou de franchir de grandes distances sous-marines, c'est de parvenir en un point exceptionnel où la saveur de l'instant baigne tous les contours de la vie intérieure. »
Le Petit Prince ~ Antoine de Saint-Éxupery
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