Après la tempête

On m'a dit une fois que j'étais telle une tempête. Que j'entrais dans la vie des gens, chamboulais tout et repartais sans me retourner. C'est certainement vrai ! Je suis une grande idéaliste, j'aspire à évoluer, à faire changer le monde, et ce, malgré mon regard sur ce dernier, malgré mon pessimisme. C'est peut-être pour cela que je suis devenue cynique. J'ai toujours désiré être actrice de ce monde, au lieu de me contenter d'être seulement spectatrice. Mais pour être tout à fait honnête, il y a toujours un revers de la médaille, et parfois il fait très mal.

Donner de soi pour une cause, pour des personnes, pour un idéal, consume votre énergie, vous fait palpiter, vous fait miroiter des choses que vous ne pensiez espérer. Et très souvent, après avoir donné tout ce que je pouvais, après avoir aimé au point que je me mette à avoir des espérances, je me sens vide. Je sens que je ne peux plus rien offrir à part ce que je suis. Pire que de se sentir vide, c'est croire fermement que nous le sommes réellement.

Or dans ces moments, j'ai tout faux !

Avant tout, comme le confirmeront les climatologues, la fonction première d'une tempête c'est de restaurer un équilibre. Elle a beau être destructrice dans l'immédiat, elle œuvre pourtant à la conservation de l'écosystème. Une tempête, pour arriver à tout bouger, puise sa force à même son environnement, et ainsi gagne en puissance avec le temps, jusqu'à ce que l'équilibre soit rétabli. Elle n'est pas juste qu'une simple bourrasque. Tout comme ce phénomène naturel, je devrai penser qu'il y a encore des gens sur lesquels je peux me reposer. Bien que je baisse les bras, bien que je ne puisse voir derrière le rideau noir de mes paupières, il reste tant de choses à faire, tant de choses à découvrir, tant de choses que je voudrai encore et toujours partager et préserver.