Craving for light

Craving for light

Il y a un adage qui dit que lorsqu'on touche le fond, on ne peut que remonter.

Ce n'est pas aussi simple qu'il n'y paraît. Plusieurs options s'offrent à nous dans ce genre de situation. Une fois au fond du gouffre, vous pouvez décider par lâcheté d'en finir avec votre misérable existence, ou par lâcheté de refuser d'en découdre. Maudit instinct de survie ! Dans le deuxième cas de figure, on se mettra irrémédiablement à fuir, à s'abrutir à coup de drogues plus ou moins licites, à errer à la recherche d'une main tendue, ou à rester prostré.

Cette errance, cette fuite, peut durer indéfiniment. En effet, dans ces moments, on est tellement recroquevillé sur soi, que nous n'entrapercevons que peu de choses venants de l’extérieur. Tout perd de sa saveur, même les couleurs s'affadissent. On pourrait presque croire que nous ne sommes entourés que de cadavres, tellement l'odeur de la vie devient putride. Nous nous retrouvons tellement ego-centrés, tellement obnubilés par notre souffrance, que rien d'autre ne peut nous atteindre.

On se met alors à construire des murs autour de nous, toujours plus haut, toujours plus épais. Qui, finalement, nous enferment encore plus. Même si on a toujours le secret espoir que quelqu'un vienne nous sauver, on se retrouve à rejeter tout le monde. Dans cette situation critique, même les petits tracas quotidiens, deviennent telle une montagne insurmontable. Le poids des émotions s'alourdit et plus on s'enfonce dans la noirceur et plus on s'isole.

En plus de se détester soi-même, on en vient à haïr les autres, les dieux, jusqu'à en renier le diable, car, même lui, ne se préoccupe pas de récupérer son tribut. On croirait qu'on est délaissé, incompris, mal-aimé, définitivement abandonné. Ce mal-être, cette terrible mélancolie, nous pousserait presque à devenir malfaisant envers les autres en plus de l'être envers soi. Alors qu'au début, on s'en voulait, on vivait dans le regret, l'incompréhension, l’inacceptation, etc...

Malheureusement, le seul chemin de la rédemption reste la troisième option: Se retrousser les manches, grimper, et remonter ce satané gouffre. Ouvrir les yeux, regarder autour de soi, et se rendre compte que nous ne sommes jamais totalement seuls. Pour pouvoir se saisir d'une main tendue vers soi, encore faudrait-il qu'on puisse la voir. Il faut être capable d'entendre autre chose que les voix de nos démons, qui n'auront de cesse de vouloir nous torturer et nous tirer vers le bas.

Certes on se heurte à soi, on se blesse, mais on réapprends à vivre. Le pire, c'est qu'on ne se rendait même pas compte de la souffrance de notre entourage, de leur sentiment d'impuissance face à notre détresse. Et à ce moment là, on prend une sacrée gifle, on se retrouve confronté à notre propre égoïsme. Alors que tout aurait été tellement plus simple si on avait vu à quel point la lumière est à portée de chacun.

 

 

 

 

 

 

 

[mc4wp_form id= »140″]