Le temps
Lorsque l'on évoque le temps, généralement, nous pensons au lapin qui est en retard, mais Alice ne cesse de le poursuivre, même si cela l'entraîne dans les pires mésaventures. Telle Alice au pays des merveilles, nous passons notre temps à courir. Courir avant même d'apprendre à marcher, courir après le succès, courir après la gloire, courir après la reconnaissance, courir après l'amour, courir après le bonheur...Courir en dépit de tout, courir à en perdre le souffle, courir à nous en étouffer, courir à en crever.
Et si finalement, courir, plus qu'autres choses, nous faisait souffrir ?
Et si finalement, nous apprenions à prendre notre temps ! Et si finalement, nous mettions notre monde en pause, et passions juste notre temps à le contempler. Si le bonheur n'était en définitive que le regard pétillant d'un enfant, que le rire à gorge déployé d'un parfait inconnu, qu'un doux rayon de soleil lors d'un matin d'hiver, qu'un moment partagé avec un être aimé... Et si finalement, dans notre course effrénée, nous nous retrouvions qu'à n'être tels des chevaux dans un hippodrome, pourvu d'un mors et de belles œillères.
